Petite salade

Pourquoi manger trop peu ne fait pas mincir ?

Lorsque l’on se lance dans une perte de poids, nous sommes souvent confrontés à beaucoup d’idées reçues, plus ou moins vraies et vérifiées, cela fera d’ailleurs l’objet d’un futur article.

Parmi ces idées, on trouve rapidement le fait de ‘réduire les portions’, ‘ne pas se resservir’. Cela peut être vrai dans certains cas, mais il ne faut pas tomber dans l’excès inverse et manger trop peu car les conséquences seraient contraires au but recherché.

Nous verrons donc dans cet article ce que veut dire ‘manger trop peu’, pourquoi en arrive-t-on à manger trop peu, et les conséquences que cela peut avoir non seulement sur votre objectif de perte de poids mais aussi sur votre santé en général.

 

Que veut dire manger trop peu ?

Chacun d’entre nous a son propre ‘métabolisme de base’ (MB), c’est-à-dire la quantité d’énergie minimum dont a besoin notre corps pour fonctionner une journée entière en assurant juste nos fonctions vitales (respiration, digestion, maintien de la température corporelle, cœur, cerveau, organes, etc…).

Il dépend de différents facteurs parmi lesquels nos tailles, poids, âge, et peut varier dans le temps.

Il a en effet tendance à diminuer avec l’âge, ou lors de restrictions alimentaires prolongées (régimes), mais il est également possible de l’augmenter notamment grâce à l’activité physique.

Il ne faut pas le confondre avec la dépense énergétique journalière (DEJ), qui correspond à notre MB + la quantité d’énergie dépensée de par nos activités de la journée (se déplacer, réfléchir, faire du sport, jardiner, bricoler, etc…).

Ce MB et cette DEJ, nous les quantifions entre-autres grâce aux calories. Nous avons donc chacun un certain nombre de calories à consommer chaque jour pour assurer nos fonctions vitales puis nos activités de la journée.

Manger trop peu veut donc dire ne pas apporter à notre organisme la quantité de calories au moins égale à notre MB, mais pas seulement !

C’est effectivement la première chose importante, mais manger trop peu c’est aussi instaurer un écart trop important (trop rapide ou trop prolongé) entre les calories apportées et la DEJ.

 

Pourquoi mange-t-on trop peu ?

Lorsqu’il s’agit de perte de poids, l’équation peut paraître simple : il suffit d’apporter à notre organisme moins de calories que l’on en dépense (DEJ).

Mais lors d’un processus de perte de poids (programme sain ou régime restrictif *), on constate généralement 2 cas : ceux qui perdent beaucoup tout de suite et ceux à qui il faudra un peu plus de temps à démarrer.

Dans les 2 cas, on peut être tenté de diminuer les quantités de nos repas, soit pour accélérer encore le processus, soit par impatience face à la lenteur de résultats.

Le problème est que beaucoup de personnes mettent la diminution brutale des quantités parmi les premières actions effectuées pour leur perte de poids.

On en arrive donc parfois sans s’en rendre compte à descendre au-dessous de son MB ou trop loin de sa DEJ (trop rapidement ou trop longtemps) pensant « bien faire ». Mais il faut l’éviter.

 

Pourquoi faut-il éviter de manger trop peu ?

« Si certains le font avec des résultats, c’est que c’est possible, on peut donc le faire, non ? Après tout pour une perte de poids efficace il suffit de consommer moins de calories que l’on en dépense donc moins on en apporte, plus on perd… ».

J’ai déjà entendu cette phrase, et nous allons voir pourquoi ce raisonnement est mauvais.

S’il est facile de comprendre pourquoi il ne faut pas descendre en dessous de son MB (de par sa définition), il peut paraître moins évident de comprendre pourquoi s’éloigner trop de se DEJ (trop rapidement ou trop longtemps) est également à éviter.

Car il est vrai qu’au début de cette privation, le corps va puiser dans ses réserves et on perd donc du poids.

Mais très vite il va enclencher des « mécanismes de défense » et se mettre à réduire ses dépenses énergétiques pour se protéger de cette famine, c’est-à-dire diminuer votre MB, au point même parfois de rejoindre votre apport pourtant déjà si bas…

Ne pouvant plus baisser vos apports et n’étant plus en situation de déficit par rapport à votre MB, vous voilà au même point qu’au début, mais en allant plus mal car votre corps ne fonctionne plus normalement.

Vous allez donc devoir augmenter vos apports, mais votre MB ayant baissé, vous aller reprendre du poids alors même que vous mangez mois qu’au début !!!

A long terme vous reprendrez donc plus de poids que vous n’en avez perdu !!!

Et cela empirera chaque fois que vous renouvellerez cette même expérience car votre corps développera une « résistance » à la privation.

C’est ce que l’on appelle « l’effet yoyo ».

 

Y-a-t-il d’autres conséquences ?

Malheureusement oui.

Manger trop peu conduit surtout à une fonte musculaire plutôt qu’à une perte de graisse, vous serez donc plus gras, moins fort, moins tonique et moins en forme.
Votre corps s’étant « mis au ralenti », vous vous sentirez fatigué.

Plus grave, vous subirez un dérèglement hormonal : le fonctionnement de votre tyroïde et de vos glandes surrénales va être modifié et votre production hormonale affectée afin de diminuer les dépenses énergétiques.

Vous connaitrez aussi une diminution de la production des hormones sexuelles, une augmentation des hormones du stress, une résistance à l’insuline.

 

Conclusion

Manger trop peu est non seulement inefficace, mais dangereux. Il convient donc de consommer moins de calories que sa DEJ, mais dans des proportions raisonnables, même si cela allongera le temps qu’il vous faudra pour atteindre votre objectif.

Pour une perte de poids durable, il faut savoir être patient et accepter que cela se passe sur le long terme et non sur quelques jours.

Il faut aussi souvent accepter de changer ses habitudes pour en adopter de plus saines.

Cela peut paraître contraignant mais ça ne l’est pas lorsque cela se fait progressivement et avec méthode, en sachant comment et pourquoi vous le faites.

La motivation du début fera rapidement place à la motivation engendrée par les résultats obtenus en sachant qu’ils seront durables.

Dites-vous bien que si les régimes restrictifs commerciaux « marchaient », il n’y en aurait pas sans cesse de nouveaux.

On ne peut de toute façon pas tenir sur le long terme quelque-chose qui est trop contraignant, ce qui est forcément le cas des régimes génériques qui ne prennent en compte ni votre composition corporelle, ni vos goûts, ni vos habitudes, ni vos contraintes.

Il est beaucoup plus facile, sain et durable de suivre un programme alimentaire et d’activité physique adapté à vous, vos besoins, vos contraintes.

* Les régimes restrictifs sont des plans alimentaires dans lesquels sont fortement réduits ou interdits certaines catégories d’aliments (féculents, graisses, gluten, etc…).
Ce sont souvent ceux dont on vous vante les mérites à longueur de journée à la télé, radio ou dans les livres et les magazines en vous assurant qu’ils « marchent ».
A ce propos vous pouvez regarder mon billet.

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